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2 septembre 2010 4 02 /09 /septembre /2010 17:07

Jean-François Deniau - Mémoires de 7 vies

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            Je viens de terminer la relecture des deux volumes de “Mémoires de 7 vies “ de Jean-François Deniau ( de l’Académie française) édités chez Plon en novembre 1994.

             S’il est une personne qui a eu la chance et les moyens de vivre sept vies (comme un chat) et peut-être plus, c’est bien J.F. Deniau.

 

 

1.- Les temps aventureux

 

 

            Né en France en 1929 dans une famille comptant de nombreux serviteurs dévoués dans la diplomatie, l’armée ou simplement les aventures de la République française, l’auteur a eut une jeunesse riche en observations, en témoignages, en voyages à l’étranger dans des conditions souvent “démocratiques” et parfois précaires qui lui ont permis d’emmagasiner une expérience personnelle exceptionnelle qui lui servira de base au futur de son existence.

            Certainement un surdoué; en plus de son entregent, de son art du contact humain, le droit, l’ethnologie et les langues font partie de son capital à première vue très aisément acquis.

             Il donne l’impression de n’avoir pas perdu son temps de jeunesse à de stériles activités, d’avoir eu une soif de savoir, l’ambition de se diversifier, le besoin d’être un “touche à tout”, spécialiste en rien mais d’une connaissance encyclopédique qui fait de lui un personnage intéressant en n’importe quelle circonstances.

            On pourrait dire un érudit qui en extrême Orient, dans le Pacifique, en Afrique du nord, dans les anciennes colonies françaises d’Afrique, en Russie, en Chine, au Vietnam, aux Etats-Unis, où qu’il aille, de par sa naissance et les contacts familiaux et autres qu’il a pu établir, a eu l’occasion de rencontrer les plus grands politiques, artistes surtout écrivains, militaires, qui ont fait l’actualité de l’époque, et d’échanger des idées avec eux, de les intéresser et d’enrichir son expérience à leurs contacts.

            En 1949, à l’âge de 20 ans, il connait l’expérience de la guerre, baroudeur dans les marais, en pleine guerre d’Indochine, cela ne l’empêche pas de passer à Saigon les examens de sélection pour entrer à l’Ecole Nationale d’Administration (ENA).

              Il est reçu et devient Enarque dans le cadre de l’Inspection Financière.

 

            On voit qu’il fut un homme “généraliste”, intéressé à tout, allant à la limite de ses capacités, n’ayant verrouillé aucune porte de la connaissance.

            Bref, ce à quoi nous pensons tous les jours, nous les distraits, nous les curieux et que, parfois même, nous approfondissons jusqu’au maximum de nos possibilités cognitives.

            Ce genre de personnes inconnus ou peu s‘en faut, ceux d’entre nous très souvent discrets mais pas toujours, qui ont un esprit insatisfait, qui veulent savoir et qui ne craignent pas de se faire critiquer de par leur légèreté, leur manque de spécialité, sont classé parmi les “touche à tout” sans profondeur, légers et sans réel intérêt.

 

            Ce fut le cas de Jean-François Deniaux qui mieux que moi a écrit son avis sur le sujet en page 37:

 

 

De toute façons, quand on est né rêveur impatient et que l’on a seulement “appris à refuser ce qui ne se fait pas, on n’a "pas vraiment de modèle. Il est fatal de donner l’impression de courir à tous vents.

“Surtout si on aime le vent.

“Avoir eu trop d’activités est mal vu des critiques. Il y a présomption d’amateurisme. C’est dans notre monde une "condamnation et spécialement en France où chacun ne songe qu’à protéger son domaine et à étiqueter les autres. Où "les philosophes ne parlent qu’aux philosophes, les politiques qu’aux politiques, les ingénieurs qu’aux ingénieurs, les "curés, les archéologues, les metteurs en scène, les délégués du personnel enseignant, tous ne parlent qu’entre eux et "pour eux. On oppose amateur à “pro”, qui est un grand compliment. On oublie qu’amateur veut dire “qui aime”. “J’ai "toujours essayé d’accomplir mes tâches très diverses en professionnel qui aime. Mais aussi, grave défaut, je n’ai jamais vraiment essayé de faire ce que je n’aimais pas faire. Le plaisir est impardonnable.”

 

 

            Il collectionne à l’époque les aventures sentimentales desquelles, d’après ses “Mémoires”, il ne semble pas être trop nostalgique.

            Passionné de navigation transocéanique, il profite aussi de son passage en Afrique du nord pour passer son brevet de pilote d‘aviation.

            La rencontre qui l’a le plus marqué, indépendamment des Krouchtchev, Mao, Kiesinger, Malraux et les autres, c’est avec l’ambassadeur André François-Poncet, Ambassadeur de France en Allemagne qui lui donne les premiers conseils, ceux qui ont le plus balisé les devoirs, les droits, la vie d’un diplomate en poste à l’étranger.

 

             André François-Poncet était un homme de grande valeur dont nous avons déjà parlé.

            Souvenez-vous, si vous l’avez lu, dans mon blog (www.e.a.christiane.over-blog.com) dans le chapitre “Intro” sous le titre “La valeur suprême” en page 1:

 

“Je ne peux m’empêcher de citer un passage du livre de Pierre Stephany - Portrait de grandes familles - Éditeur Racine "- 2004 - Chapitre “Les Davignon” - page 62:

 

 

" Lors d’un dîner officiel, en 1938, alors que l’Allemagne venait, dans une provocation de plus, de s’emparer d’un "morceau de la Tchécoslovaquie, l’ambassadeur de France, François-Poncet, doyen du corps diplomatique, fit une “allusion claire à la situation:

 

" Le plus beau laurier, dit-il, sera toujours celui que l'on peut cueillir sans faire pleurer les yeux d'une mère".

"Le Fuhrer ne broncha pas". 

 

            Mais l’ambassadeur J.François-Poncet peut être aussi plein d’humour (page 381) :

“ histoire de faire pouffer ses collaborateurs en pleine cérémonie officielle, il met en circulation son dernier quatrain:

 

Conformément à ma conduite

Sans nuire en rien à ma santé

Je tire encore deux coups de suite

L'un en hiver, lautre en été 

 

2.- Croire et oser

 

 

            Dans le second volume de ses mémoires J.F. Deniau trace la deuxième partie de sa vie, celle consacrée à sa carrière diplomatique durant laquelle il a pu faire profiter la France de son carnet d’adresses particulièrement flatteur dans lequel tout ce qui était grand ou moins grand dans le monde avait sa place, était répertorié et en qui il pouvait faire appel en cas de besoin.

             Il nous narre la manière qui nous semble particulièrement aisée avec laquelle il a pu faire libérer un certain nombre d’otages détenus dans des pays les moins sécurisés de la planète, des négociations politiques dans l’ancienne Yougoslavie puis certains détails de sa fonction de médiateur, malgré son très jeune âge, au sein de la communauté européenne.

              Il finit par y donner sa démission et est nommé par le Président de Gaulle ambassadeur à Nouakchott en Mauritanie.

              Ce fut son premier poste de représentant à l’étranger et il avait seulement 35 ans.

Il a beaucoup aimé ce pays, nous en fait une description étonnante et lyrique (pour un académicien, cela est presque nécessaire).

             Plus tard, il sera en poste à Madrid, durant deux ans et se liera d’amitié avec le roi Juan Carlos qui aime lui aussi la navigation en haute mer.

            Jean-François Deniaux tombe amoureux de l’Espagne et c’est avec regret qu’il quitte son poste anticipativement pour devenir en quelque sorte ambassadeur itinérant de la République Française.

            Il parcourt l’Afrique à la recherche de solutions à des problèmes insolubles.

            Il dira de ce continent : “En Afrique, il n‘y a pas de guerre, il y a seulement des massacres”.

 

            Très impliqué dans les problèmes européens, la Serbie, l’Angleterre seront ses terrains de lutte diplomatique habituels.

             Les Etats-Unis aussi, pays isolationniste traditionnel qui est sorti de ses frontières en 1917 pour y rentrer très rapidement.

             Ce ne fut pas de même en 1941, entrés de plein pieds dans la seconde guerre mondiale, ils y sont toujours.

             On ne conquiert pas toujours un empire, il vous est parfois imposé.

 

             Nommé Ministre du commerce extérieur français, il est de toutes les transactions commerciales importantes et de tous les contacts politiques épineux.

             C’est lui que l’on envoi en reconnaissance, en pré-contact avant les visites officielles, il prépare discrètement les ordres du jour, rencontre Jaruzelski, Deng Xiaoping avec qui il entretient des relations amicales, Kossyguine, l’ambassadeur Rotschild, Moktar ould Daddah, Paul-Henri Spaak, Bourguiba et beaucoup d’autres.

 

             Assez bizarrement il ne semble pas avoir été intéressé par son gouvernement aux problèmes du proche orient, il est vrai que la diplomatie française s’en est peu intéressée, sauf en ce qui concerne le Liban, considérant que cette partie de la planète était plutôt chasse gardée américaine ... quoique... le canal de Suez en 1956 ...

             Il a durant plusieurs décennies occupé une place diplomatique, d’intermédiaire effacé mais combien efficace.

 

 

3.-Impressions personnelles

 

             Ces deux volumes, totalisant 920 pages sont très distrayants, plein d’anecdotes, de petits dessous discrets de la diplomatie de l’après seconde guerre mondiale.

             Il est possible que je me trompe, mais à la lecture de certains chapitres, j’ai parfois eu l’impression de me trouver en terrain connu, d’avoir déjà vécu l’évènement.

             Peut être, et ce serait bien naturel, que l’auteur soit parfois tombé dans la tentation pardonnable de celui qui écrit ses mémoires, il remonte parfois le temps de quelques chapitres en parlant d’une circonstance qu’il développera plusieurs dizaines de pages plus loin.

             Ainsi, il suggère avoir anticipé l’actualité, avoir eu prémonition, avoir eu raison bien avant les autres.

            Mais, cela n’est que pêché véniel, et, Mon Dieu ! on n’a que le plaisir que l’on se donne et s’il faut compter sur autrui pour dire du bien de soi...

 

             Ceux qui ont écrit l’Histoire, avec un “ H “ majuscule, non pas l’anecdote ni l’historiette, mais l’histoire politique souvent, Hélas ! prélude à l’histoire militaire, se sont parfois lourdement trompés en ce sens qu’ils ont pris des décisions qu’ils croyaient appropriées à la situation.

             Décisions qui semblait être les meilleures dans l’actualité du moment, dans le but d’atteindre les objectifs qu’ils s’étaient fixé, mais qui à l’usage, quelques jours, quelques semaines, mois, années, décennies ou siècles plus tard ont générés les pires catastrophes et ont été la cause de bien des malheurs, des souffrances et des morts.

             Nous avons connu cela en Afrique dans les années 1960, au moment des crises politico-militaires les plus dramatiques, des politiciens, des diplomates, des responsables d’entreprises ont été amenés à faire des choix dans des situations pour lesquelles ils n’étaient pas préparés et n’avaient aucune expérience, aucune référence.

             Que peut-on leur reprocher ?

             Un manque de maturité ? Des lacunes dans leur formation ? Une défaillance émotionnelle ? Une absence de vision de l’histoire ? Peut-être !

             Mais qu’il est facile de critiquer à posteriori, sur base des résultats !

             Quelles décisions auraient prises ces critiques de salons feutrés s’ils s’étaient trouvés sur le terrain, devant leurs responsabilités, tiraillés entre leur position juridique envers leur hiérarchie et celle, parfois antagoniste, envers le personnel dont la sécurité dépendait de leur jugement ?

             Ces responsables parfois informels, souvent sans instructions précises, devant des situations imprévues, écartelés entre le capital exigeant et les perspectives entrevues de drames humains parmi les cadres, employés et ouvriers dont ils étaient ou se sentaient responsables, quelle était pour eux, à ce moment, la bonne décision à prendre ?

              Situation cornélienne s’il en est.

              Cas de conscience dramatique pour celui qui en avait l‘intuition.

 

 

             En fin de vie, J.F. Deniaux a accepté de se retirer, de vivre de ses souvenirs sans, semble-t-il, trop de regrets (second volume page 447):

 

“A mon âge, il est possible de faire la liste des pays où on n’ira pas, des amours qu’on ne connaîtra plus, des bonheurs "que l’on ne découvrira jamais au loin, à l’horizon, sous la voile. Jamais. Ce mot n’a pas de sens pour un enfant. Il est “déjà si révoltant d’entendre celui de “plus tard” et il n’y a plus de “plus tard” parce que la nuit est tombée et qu’il faut se "coucher, trop tard les enfants, bonne nuit, “dormez bien, à demain.”

 

 

             Cet homme pour qui agir n’était pas nécessairement réussir mais essayer était un grand sage, un homme hors du commun.

 

             C’est donc par une citation que je vais terminer le présent texte:

 

Jean-François Deniau, dans la seconde partie de ses mémoires, en page 162 nous dit:

 

“ J’ai longtemps cru que la seule philosophie de l’ Histoire avait été exprimée du haut du Golgotha : “Père, pardonnez-"leur; ils ne savent pas ce qu’ils font.”

“C’est plus grave: ils ne veulent pas savoir.”

 

 

 

                                                                                                                                                          E.A.Christiane

                                                                                                                                                Hermanne le 27.08.2010

Jean-François Deniau est décédé le 24.01.2007 à l’âge de 78 ans

 

 

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17 septembre 2006 7 17 /09 /septembre /2006 15:47

Références chronologiques

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                                                 Oh! por mi dju so fir,

                                                 Quand dj'so st'a l'étrindjîr

                                                 D'aveûr sutu hossi,

                                                 En on trô come à Vervi !

                                               (Corneil Gomzé)

 

 

CHRISTIANE Ernest Antoine

 

 

28 avril 1934: Naissance à Dison (Belgique).

30 juin 1952: Diplôme Technicien agricole A2.

30 juin 1953: Diplôme Technicien agricole tropical A2.

01 août 1953: Incorporation au service militaire.

Octobre 1954: Engagé par les "Huileries du Congo Belge" (H.C.B.).

 

 

27 janvier 1955: Démobilisation après 18 mois de service militaire.

10 février 1955: Arrivée à Léopoldville pour les "Huileries du Congo Belge" (H.C.B.).

15 février 1955: District de Plantations de Gwaka - en charge de 550 hectares de caféiers.

01 avril 1955: Recrutement de main-d'œuvre dans les régions de Gemena,Bozene, Karawa et Zongo (6 semaines).

Première visite à Bangui en Afrique Equatoriale Française (A.E.F.).

15 mai 1955: En charge de 830 hectares d'hévéas.

14 février 1958: Mariage à Kuma-Dongo avec Paule Brouwers.

Février 1958: Deuxième visite à Bangui en Afrique Equatoriale Française (A.E.F.).

20 février 1958: District de Plantations de Mokaria - en charge de 1200 hectares de cacaoyers.

01 mars 1959: En charge de 800 hectares d'hévéas.

19 octobre 1959: Premières grèves sauvages - prélude à l'indépendance politique

01 novembre 1959 : Médaille militaire de 2° classe

 

 

Mai 1960: Changement de dénomination de la société: "Huileries du Congo Belge" (H.C.B.) devient " Plantations Lever au Congo" (P.L.C.).

30 juin 1960: Indépendance du Congo.

11 juillet 1960: Convoyage de deux dames européennes de Bumba à Bangui.

Troisième visite à Bangui en Afrique Équatoriale Française (A.E.F.).

08 août 1960 : Départ en congé.

Quatrième visite à Bangui en Afrique Equatoriale Française (A.E.F.).

19 septembre 1960: Retour volontaire pour le District de Plantations

d'Elisabetha, en charge de 4.000 hectares de vieux palmiers à huile.

15 décembre 1960: Evacuation sous la protection des troupes de l'O.N.U. vers Kisangani.

22 mars 1961: Evasion de Kisangani et retour vers la Belgique.

18 novembre 1961: Réoccupation de la plantation d'Elisabetha -

en charge de 2.550 hectares de jeunes palmiers à huile.

Septembre 1963: Visite à Luanda en Angola.

01 avril 1964: Nommé Chef de secteur Plantations.

10 août1964: Évacuation d'Elisabetha devant la poussée muleliste.

 

 

 

15 mai 1965: District de Plantations d'Alberta - en charge de 2.800 hectares de palmiers à huile.

01 juillet 1965: Réoccupation du District de Plantations de Yaligimba -

en charge du regroupement de la main-d'œuvre et remise en état.

15 janvier 1966: Visite de la plantation de Mokaria libérée et regroupement de la main- d'œuvre.

Février et mars 1966:Visite mensuelle à la plantation d'Elisabetha.

10 avril 1966: Réoccupation de la plantation d'Elisabetha -

en charge de la réorganisation de la plantation.

03 janvier 1967: Reprise de la direction de l'École de formation agricole.

01 juillet 1967: Plantation de Lokutu (ex Elisabetha) - 6.400 hectares remis en exploitation.

01 juillet 1968: Intérim de 2 mois à la direction du District de Plantations  de Mapangu dans le Kasaï - 4.200 hectares de palmiers à huile.

Décembre 1968: Participation à un séminaire sur le rôle du formateur

des cadres expatriés des sociétés africaines.

Janvier 1969: Responsable d'une session de formation de Chefs de  récolte  et du perfectionnement des Chefs de sections.

01 juillet 1969: Intérim de 3 mois à la direction de la plantation de Mapangu dans le Kasaï.

27 octobre 1969: Intérim de 4 mois à la direction de la plantation de Lokutu - 6.400 hectares de palmiers à huile.

 

 

20 mai 1970: Intérim de 6 semaines à la direction de la Plantation de Lokutu.

01 juillet 1970: Prise de fonction d'Adjoint à la Direction du District de Plantations de Lokutu - Organisation et exploitation de 6.400 hectares  de palmiers à huile plus programme de replanting.

Juillet 1971: Intérim de 3 mois à la direction du District de Plantations de Lokutu.

Février 1972: Intérim de 3 mois à la direction de la plantation de Lokutu.

Changement de dénomination de la Société: "Plantations Lever au Congo" (P.L.C.)  devient "Plantations Lever au Zaïre" (P.L.Z.).

01 juillet 1972: Nomination au grade de Directeur adjoint.

Septembre 1972: Organisation et animation d'un séminaire de

perfectionnement des cadres zaïrois.

Avril 1973: Intérim de 3 mois à la direction de la plantation de Lokutu.

Août 1973: Premier voyage au Parc national des Virunga.

01 janvier 1974: Prise de fonction comme Directeur de District de  Plantations de Yaligimba et Mokaria - 7.841 hectares de palmiers à huile,2.500 hectares d'hévéas et 2.807 hectares de cacaoyers.

 

 

01 janvier 1975: Nomination au grade de Directeur de District de Plantations.

Mai 1975: Mokaria se sépare, redevient District autonome.

Août 1976: Premier voyage à Ceylan.

Visite à Nairobi au Kenya.

Visite à Mahé aux Seychelles.

 

01 juin 1978: Prise de fonction à la direction du District de Plantations de Gwaka - 4.675 hectares d'hévéas, 1.118 hectares de vieux cacaoyers plus un programme de replanting.

 

 

01 janvier 1981: Transféré au Bureau d'achats à Kinshasa.

01 mai 1981: Nomination au grade de Directeur du Département Achats à Kinshasa.

- en charge de l'approvisionnement agricole, technique, médical et commercial de l'ensemble des activités des "Plantations Lever au Zaïre"

01 novembre 1981 : Médaille d'or du Mérite civique (Zaïre)

Septembre 1982: Premier voyage en République Sud Africaine (R.S.A.).

Première visite au Bophuthatswana.

Mai 1984: Deuxième voyage en République Sud Africaine (R.S.A.).

Octobre 1984: Voyage au Mexique - Le Yucatan.

 

 

Juillet 1986: Voyage au Cameroun (Yaounde et Bamenda).

1987: Troisième voyage en République Sud Africaine (R.S.A.).

Deuxième visite au Bophuthatswana.

Avril 1988: Deuxième voyage au Parc national des Virunga.

Voyage au Parc National de Bienga.

Novembre 1988: Première visite à Singapour.

Voyage en Indonésie - Sumatra - Java - Sulawesi - Bali.

Septembre 1989: Premier voyage en Egypte.

Octobre 1989: Voyage en Israël.

Décembre 1989: Quatrième voyage en République Sud Africaine (R.S.A.).

 

 

Janvier 1990: Visite au Swaziland.

30 mai 1991: Mise à la retraite.

Septembre 1991: Premier voyage aux Etats-Unis.

Mai 1992: Voyage en Irlande.

Septembre 1992: Voyage en Turquie - Mésopotamie - Mer Noire - Cappadoce.

Avril 1993: Voyage au Maroc.

Octobre 1993: Voyage en Syrie.

Voyage en Jordanie.

Août 1994: Voyage en Inde au Rajasthan.

Octobre 1994: Voyage au Vietnam.

Novembre1994: Premier voyage en Thaïlande.

 

 

Mai 1995: Voyage à Malte.

Août 1995: Voyage en Ecosse.

Décembre 1995: Deuxième voyage en Thaïlande.

Juin 1996: Voyage au Portugal.

Février 1997: Deuxième voyage en Egypte.

Septembre 1997: Deuxième voyage aux Etats-Unis.

Septembre 1998: Voyage aux Canada.

Troisième voyage aux Etats-Unis.

Juin 1998: Voyage en Hongrie.

Octobre 1999: Quatrième voyage aux Etats-Unis.

 

 

Mai 2000: Voyage en Ouzbékistan.

Avril 2001: Deuxième voyage au Sri Lanka.

Deuxième visite à Singapour.

Octobre 2001: Voyage en Tchequie.

Février 2002: Voyage en Birmanie.

Juin 2002: Voyage en Pologne.

Octobre 2003: Troisième voyage en Egypte.

 

Avril 2004: Deuxième voyage au Portugal

 

Mars 2005: Croisière en méditerranée (Italie-Grêce-Turquie-Egypte)

Juin 2005: Voyage au Brésil.

Novembre 2005: Deuxième voyage en Inde au Kerala

 

Avril 2006 : Cinquième voyage en Egypte

Mai 2006 : Visite en Bulgarie

Décembre 2006 : Visite à Cuba

Mai 2007 : Visite à l'île de Rhodes

Octobre 2007 : Visite en Chine


Avril 2010 : Elu pour 4 ans au Conseil d'Administration de l'ASBL "Mémoires du Congo" 

Juin 2010: Chevalier de l'Ordre de Léopold II par AR du 02.06.2010

 

 

Je n'ai pas mentionné les voyages traditionnels en Europe (Espagne, France, Italie, Allemagne, Autriche, Suisse, Angleterre etc.) ni ceux que nous avons effectués en Tunisie où nous avons de la famille proche.

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17 septembre 2006 7 17 /09 /septembre /2006 15:39

NOS RESPONSABILITES

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Dans l'après quatre heures de la vie, en toute fin d'après-midi, en début de soirée même, il paraît qu'il est plus facile de se souvenir de ce qui s'est déroulé il y a longtemps, quelques décennies auparavant, que des péripéties du passé immédiat.

La vérité est que les petits problèmes domestiques de tous les jours, les actes anodins ne laissent plus de traces dans la mémoire, sont classés "sans conséquence", ce sont des évènements de routine.

Par contre, certains incidents vécus, dans le passé parfois lointain, émergent lentement par leur importance, prennent plus de poids dans notre inconscient parce qu'ils ont laissé une plus forte empreinte.

Notre mémoire semble classer les souvenirs, laisser émerger ce qui lui semble capital, appréciable, sérieux, et reléguer au fond du tiroir les choses futiles, légères, vides, puériles, superficielles, usuelles, allant de soi.

Le SOUVENIR est la survivance dans la mémoire d'une impression, d'une idée, d'un évènement passé, nous dit le dictionnaire; c'est exactement l'approche de ce que j'ai ressenti lorsque j'ai écrit quelques anecdotes.

Un regard vers hier, un peu de poussière du chemin, quelques traces de terre sur les sandales du voyageur qui rappellent des bons et des moins bons instants vécus avec intensité.

L'idée de MEMOIRES est plus scientifique, on a une approche logique, chronologique, on développe ses idées et on essaie de les prouver par des faits vécus ou simplement connus.

Certains disent que l'eau garde la mémoire de son origine, que même distillée, en plus d'être H2O, elle garde un petit quelque chose qui fait que l'on peut retrouver la trace de son origine ou de son itinéraire.

D'autres prétendent que certains enfants naissent avec des traits de caractère physiques, moraux ou intellectuels des amants de leur mère, connus et oubliés depuis longtemps, avant qu'elle n'ait rencontré leur père biologique.

Pourquoi ne pas imaginer qu'une analyse chimique ou physique d'un échantillon d'huile de palme puisse déterminer la sélection génétique du palmier qui l'a produit et même éventuellement l'origine géographique de la plantation d'où le fruit est issu ?

Le souvenir, dans mon cas, émerge brusquement, lorsque dans un état de torpeur, de somnolence, lorsque je ne pense à rien, il apparaît comme dans un rêve et occupe toute ma pensée.

J'ai l'impression d'être dans un état second, mon subconscient se retourne et regarde dans mon passé, un large paysage nuageux, brumeux, blanchâtre, cotonneux, inconsistant au-dessus duquel émergent quelques pics illuminés par le soleil: là est le souvenir.

C'est le goût acide de l'eau d'un ruisseau chargé de tanin qui coule au milieu de la forêt tropicale, où après une longue marche, la soif est plus forte que la crainte d'attraper un quelconque parasite du système digestif.

C'est l'odeur, au petit matin en saison sèche, de la fumée froide des feux de brousse de la veille, une odeur vivifiante, faite de bois et de végétaux brûlés et refroidis; elle laisse une trace inoubliable chez celui qui a eu la chance de pouvoir la humer.

C'est la sensation, au bout des doigts, du toucher d'une peau satinée et consentante délicieusement caressée dans la nuit tropicale, une douceur, un fin granulé, une palpitation qui peut se rappeler à vos sens bien des années plus tard.

C'est le lever du soleil sur le fleuve Congo, couvert de brume où un effet d'optique fait paraître le pêcheur debout sur sa pirogue à trois ou quatre cents mètres comme un géant qui marche sur l'eau tel un Jésus contemporain.

C'est le tintamarre assourdissant, carnavalesque des colonies de perroquets gris, qui, tous les jours à la même heure, au soleil bientôt couchant, quittent, avec force criailleries, leurs abris diurnes dans les îles, pour se réfugier dans la forêt, sur le groupe d'arbres où ils passeront la nuit.

Je pense que ce phénomène se manifeste chez chacun d'entre nous mais que certains ne savent pas le saisir, en profiter, ou en tout cas trop peu souvent.

Les rêveurs, les "introspecteurs" peuvent plus facilement en jouir et développer les idées ainsi suggérées en analysant les faits et en essayant de comprendre l'importance qu'ils ont pris dans le cheminement de la pensée alors qu'ils ont paru anodins au moment où ils ont surgi.

Chacune des situations relatées dans les anecdotes que j'ai narrées ont eu, à l'analyse, un fort impact sur une ou plusieurs des quatre pulsions de base chères à Serge Tchakhotine *, pulsions combative, nutritive, sexuelle ou parentale qui en un cocktail au dosage variable dirigent notre comportement dans tous les actes de la vie quotidienne.

Au moment des faits je ne m'en suis pas aperçu, trop occupé à trouver des solutions ou des corrélations, mais avec le recul tout cela est beaucoup plus perceptible.

Durant toute ma carrière en Afrique, j'ai pris des notes, principalement en 1960, lors des évènements de l'Indépendance du Congo: la violence, les ignominies, les aberrations, le sublime, la bassesse, le burlesque, le courage et la lâcheté; autant de dimensions qui apparaissent dans le caractère humain au moment des épreuves ou des grandes émotions.

Ces notes, je les ai détruites dans les années 1980.

Certains m'ont reproché ce geste, mais je ne le regrette pas.

Nous avons été témoins, de l'intérieur, d'un phénomène historique: l'accession d'un pays, d'un peuple à la souveraineté nationale; cela ne s'est pas passé idéalement, il y a eu des débordements dont j'ai parfois été observateur, spectateur.

J'aurais pu raconter tous ces excès, ces incompréhensions, ces enfantillages, ces exactions, ces illégalités, ces violences, ces bestialités, ces cruautés, ces drames, ces tragédies, ces abus, déjà tant décrits, mais cela n'aurait pas représenté la vérité, les arbres m'empêchaient de voir la forêt et chaque tournant de l'histoire génère des outrances que l'on retient plus volontiers que la portée réelle de l'évènement.

J'aurais pu décrire nos amis, nos collaborateurs congolais, comme des grands enfants, illogiques, maniés, manœuvrés, dirigés, incohérents, cela a été fait, cela n'est pas charitable et n'est que l'expression d'une vérité tronquée.

Je me suis refusé à jouer ce jeu, à me moquer des gens qui ont été manipulés, endoctrinés, politiquement abusés, qui ont été poussés à agir suivant leurs instincts, convaincus par certains meneurs démagogues et pas désintéressés, que là était la solution et la voie dans laquelle ils devaient s'engager.

La religion catholique n'est pas l'Inquisition ni les croisades, la Révolution française n'est pas la terreur, l'islam n'est pas l'intégrisme ni l'intolérance sectaire et les indépendances ne sont ni les viols, ni les pillages, ni les massacres; mais c'est tellement plus facile, plus porteur, plus démagogique d'étaler et de se repaître des déviances que de montrer le sens profond des choses.

Nous travaillions dans le privé, les responsables de l'entreprise se sont trouvés durant les évènements dramatiques entre 1959 et 1968 devant de très graves responsabilités pour lesquelles ils n'étaient pas préparés, n'avaient aucune expérience, ils ont été amenés à prendre des décisions en leur âme et conscience et en fonction des informations en leur possession.

Certaines de ces décisions ne furent pas nécessairement judicieuses et il serait trop facile de critiquer qui que ce soit pour avoir pris une décision qui s'est avérée, avec le temps, catastrophique.

Personne n'avait une boule de cristal et quand même l'aurait-il eue, elle ne pouvait certainement pas prévoir les détails de l'avenir; je suis persuadé que chacun a fait ce qu'il pensait avoir à faire.

Même si le résultat fut parfois négatif, il serait malvenu d'émettre des critiques a posteriori.

C'est en général au sortir de ma sieste que les souvenirs ressurgissent, ils germent durant l'après quatre heures, mûrissent durant la nuit et je peux les rédiger le lendemain, parfois dès six heures du matin.

Pour les situer dans le temps sans faire trop d'erreurs, j'ai mon C.V. détaillé, qui me permet de connaître à quelques jours près, du moins pour les évènements importants, la date exacte à laquelle ils sont survenus.

Pour les situer dans l'espace, j'ai des cartes routières d'époque qui me permettent de revivre les situations avec beaucoup d'intensité.

Je soumets ce premier jet, ce brouillon, à mon entourage, mon épouse, quelques amis et j'attends les réactions; cela me permet ensuite de revoir les détails, d'affiner, de parfaire, d'éliminer les répétitions, de modifier la ponctuation, je lis, relis, re-relis les textes et chaque fois je procède à quelques fignolages.

C'est alors que généralement je trouve une pensée, un verset, un poème, une maxime, un proverbe, une expression en relation avec le texte.

Il faut aussi, rédiger par groupe un texte pour positionner les évènements, les relier à une situation historique afin que le lecteur, pas nécessairement au courant des circonstances, puisse situer avec plus de précision l'action relatée.

La lecture qui fut toujours ma passion, les faits dont j'ai été témoin, les voyages que j'ai accomplis et la propension qui est la mienne à faire des synthèses m'ont amené à mettre sur papier certaines idées, certaines conclusions auxquelles je suis arrivé.

Ma vie a été bien remplie, riche en évènements, en rencontres, en témoignages, mais pas exceptionnelle, ne justifiant certainement pas la rédaction d'une biographie; cela serait présomptueux de ma part.

Mais j’aime faire partager mes expériences, discuter avec des amis, échanger des idées bref s’enrichir des épreuves du passé d’autrui sans aucun “ a priori” avec une ouverture d’esprit excluant toute intolérance.

 

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* Serge Tchakhotine - Le viol des foules par la propagande politique - Ed. Gallimard 1952 - p. 151.

                                                                                                       

                                                                                                                  E.A.Christiane

                                                                                                                    30.03.2003

                                                                                                            Modifié le 01.09.2006

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